Entre nos mains, une romance douce-amère

Le Josei est un genre (malheureusement) très peu représenté en France. Mais la maison d’édition Akata sait mettre à l’honneur ces genres boudés des autres éditeurs. Et je pense que ça leur réussi, parce que soyons honnête : les Josei -comme les Shojo- c’est plutôt cool.

Donc aujourd’hui, partons à la découverte d’un titre de Battan, « Entre nos mains »!

Une histoire qui semble classique...

Maki a une fille qu’elle aime et qui lui est impossible d’oublier, Midori avec qui elle sortait pendant ses années au lycée pour filles. Maki pensait que cela durerait éternellement mais la relation se termina soudainement…

Dix ans plus tard, Maki retrouve Midori et ses sentiments restent inchangés. Qu’en est-il pour Midori? Maki serait-elle piégée dans un amour sans fin?

Vous voyez ce que je veux dire par « classique »? On retrouve les ingrédients de base d’un shojo/josei : une histoire d’amour de jeunesse impossible à effacer, une protagoniste célibataire, l’autre non et de là découle une situation mi-drôle, mi-touchante. Mais Battan a su me surprendre. 

Mais qui ne l'est pas vraiment.

Mais où donc est la surprise? Dans la société dépeinte par Maki et Midori par exemple. Un monde qui n’accepte que peu les relations entre femmes, qui ne les encourage pas vraiment en tout cas.  Un quotidien où on apprend aux jeunes femmes à « avoir un petit ami », mais surtout où on leur inculque que réussir sa vie, c’est se marier, surtout quand on attend un enfant, qu’il soit désiré ou non… 

Entre nos mains, la couverture
Entre nos mains, planche de flashback

On voit aussi les difficultés relationnelles entre Maki et son futur mari, qui montrent qu’au Japon, l’éloignement malgré le fait d’être en couple existe très clairement. Chacun doit jouer son rôle, rester à sa place.C’est assez connu maintenant : les japonais ne vivent plus de romance, et le célibat bat des records. Il est difficile pour eux de communiquer… De ce fait les couples sont rarement basés sur de l’amour mais plutôt sur des arrangements sociaux ou par confort. 

« Entre nos mains », tout comme Hirayasumi, décrit la dure réalité d’un quotidien  avec des moeurs qui changent, mais beaucoup trop lentement.

Un dessin qui sort aussi de l'ordinaire

Rien qu’à la couverture, j’ai été très intriguée par les dessins. Je les trouvais magnifiques et pourtant très différents des manga habituels. J’ai du mal à trancher si je suis totalement fan mais en tout cas, certaines planches sont sublimes avec un trait fin, élégant et léger. Les visages des personnages sont très expressifs et communiquent très bien leurs émotions, ce qui m’a vraiment permis de rentrer totalement dans l’histoire. Un vrai style pleins de fraicheur!

Je ne veux pas spoiler, donc je n’ajouterais rien hormis que la fin du tome m’a énormément touchée, indignée, révoltée. Derrière toute la douceur du récit se cache une amertume bien présente. Beaucoup d’autres thèmes sont abordés dans ces pages, mais maintenant, c’est à vous de le découvrir et d’être surpris.

Croyez-moi, « Entre nos mains » est une oeuvre plus profonde qu’elle n’y paraît. 

Entre nos mains, première page
Maki revoit Midori

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *