Gogo Monster, le monde imaginaire d’un enfant seul

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Taiyou Matsumoto et l'enfance

Nombre d’œuvres de l’auteur prolifique qu’est Taiyou Matsumoto traitent de l’enfance et ses traumatismes. Que ce soit Amer Béton et son duo d’orphelins, Sunny et son centre d’isolement des enfant, ou gogo monster et le renfermement sur soi-même. 

Habitué à mettre en exergue tout les maux que peuvent subir les enfants, le tout sous le regard absent des adultes, qui semblent accuser l’âge des enfants, ne voulant donc pas les aider. 

Dans Gogo Monster, quelques adultes sont présents et tous choisissent d’ignorer les problèmes que présente notre personnage principal.

L'œil au centre du récit

L’histoire de ce manga est celle de Yuki Tachibana, 9 ans, qui semble voir ce qu’il appelle « les autres ». Sortes de présences mystiques disséminées ci et là et que lui seul pour apercevoir. 

Si il y a bien une chose marquante dans ce récit, c’est la vision ou plutôt l’œil que porte un enfant au monde. De nombreuses planches prennent parti de fixer les yeux des personnages puis de dézoomer la scène sur un plan plus large, montrant alors ce que l’enfant voit… ou ne voit pas. 

Et c’est à ce moment que pour moi, le génie de l’auteur s’exprime. Gogo Monster parle de visions et de déformations de la réalité pour coller à l’esprit d’un enfant. Et si nous sommes attentif, ou que notre nous enfant sommeil encore en nous, il est possible de discerner des visages, des formes ou même une imagerie différente de notre premier coup d’œil sur les planches.

Le récit d’adresse à nous, adulte et nous questionne sur notre vision du monde, sommes-nous toujours capable d’entrevoir les « autres », ou avons-nous grandi ? Rendant alors notre vision du monde plus étriquée. 

La vision du monde d'un enfant seul

Taiyou Matsumoto est passé maître dans la création de récits libres à interprétation. Je pense qu’ici, les « autres » que Yuki voit, et que nous lecteur pouvons entrevoir aussi, ne sont que la matérialisation de sa solitude. Désespérément seul Yuki en vient à inventer un monde autour de lui. Monde qui s’efface tout au long du récit dès lors que Makoto fasse sa rencontre, illustrant alors le retrait progressif de la solitude dans laquelle se trouve notre héros. 
Le point d’orgue du récit est d’ailleurs atteint quand Yuki en prend conscience et affronte une épreuve finale pour sortir ou non de ses visions, le tout illustré d’une manière très spécifique que je ne montrerai pas ici pour ne pas spoiler. Mettant alors en avant la peur des autres, mais cette fois ci, ses camarades.

gogo monster, le verdict

En résumé, ce récit m’a personnellement beaucoup touché, ayant connu certains passages de l’enfance liés à la solitude, la vie de Yuki me semblait familière. Tout le long du récit, j’ai pu percevoir ici et là des représentations des « autres », s’effaçant progressivement au fil du manga pour laisser place à une vision plus adulte du monde. 

Malgré tout, Gogo Monster est un récit qui ne parlera pas à tout le monde, de part sa composante très personnelle. Certains n’y verrons qu’un enfant atteint de visions, et un auteur perdu dans des idées farfelues rendant la lecture incompréhensible. 

Néanmoins, laisser sa chance au récit c’est essayer de retrouver notre nous enfant, enfouis quelque part. Sortira-t-il ? Seul vous pouvez le savoir. 

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